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11 décembre 2007

La ville arabe de Sfax (récit de Roger Macchi)

Il s'appelle RORO dans Le Forum Sfaxien, mais c'est  Roger MACCHI "dans le civil". RORO a écrit de nombreux récits inspirés de ses belles années  passées à Sfax.Roro

Ce récit était long, donc il a été découpé en plusieurs parties; Voici la première partie de sa description très "croustillante" et colorée de la ville arabe de Sfax.


Bien entendu, il y aura la suite ...

Je me souviens de la première fois où je suis entré dans la ville arabe. Voilà bien longtemps.
Déjà aux pieds des remparts, mon cœur battait à se rompre. J’ai regardé les hautes murailles ocres, imposantes, majestueuses et inutiles puisque désormais la solennelle porte de diwan, en lourd bois clouté, bardée de fer, était à jamais grande ouverte comme la gueule d’un monstre géant. Elle avalait et rejetait tout un peuple multicolore, nonchalant, gai et aujourd’hui indifférent à mon angoisse de me perdre sans jamais retrouver le chemin de la maison !
J’hésite encore, mais la curiosité et l’esprit d’aventure sont plus forts ! Enfin Je me lance, gentiment bousculé par la foule.
Dès l’entrée, j’ai longé la boutique d’un marchand de pain, ça fleurait bon le fournil chaud, cela m’a rassuré. Enhardi, j’ai passé la chicane et me suis engagé dans la rue de la grande mosquée.
Après quelques pas sur les pavés disjoints, usés par des siècles de babouches traînardes, j’ai regardé les vieux murs fatigués et aveugles qui se resserraient vers le haut comme un piège, une nouvelle appréhension m’envahit. Vais-je faire demi-tour ... ? Non ! Je ne céderai pas à la panique, d’ailleurs que peut-il m’arriver, les regards tout autour sont bienveillants  et par-dessus, le ciel est bleu.
J’ai continué, évitant les charrettes à bras, les portefaix et les petits ânes dont les sabots glissent sur le sol luisant.
La devanture du pâtissier aimante mon regard. Je me suis approché et j’ai contemplé avec gourmandise toutes ces assiettes remplis de baklaoua, graïba, kaâk, makroudh, zlebia … ma gloutonnerie n’y résiste pas.  J’ai acheté une corne de gazelle, un cigare au miel, et un nougat que j’ai dégusté sur place avec un verre d’orgeat bien frais.
Je suis passé devant la boutique du barbier, une T.S.F. nasillarde une chanson d’Oum Kalsoum.
Plus loin, je me suis arrêté un instant devant le café maure où des hommes en burnous assis sur des divans fument tranquillement le narguilé posé sur des tables basses, les yeux perdus dans leurs rêves, pendant que d’autres jouent aux dominos.
Puis, mon attention est attirée par des bruits de voix, ce sont les enfants du koutteb, l’école coranique, ils psalmodient quelques sourates.
Et ainsi, je me suis retrouvé devant la grande mosquée dont le lanternon s’élève vers le ciel en direction de Dieu. La façade est belle avec ses niches séparant portes et fenêtres à linteaux surmontés de tympans. Tout contre son mur, se tient le marché aux parfums, les odeurs d’oranger et de jasmin indiquent bien la spiritualité du lieu.

(à suivre)

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